Depuis la première mouture du suivi de compétences alors dénommé « bilan de compétences », Solidaires Finances Publiques s'est opposé à ce nouvel outil managérial.
Ce « rendez-vous » constitue une contrainte supplémentaire pour l’ensemble des agent.e.s non seulement en matière de gestion du temps, mais aussi, et surtout, dans ses objectifs et sa logique profonde. Il est lancé dans une période où la mobilité forcée est le maître mot, où les restructurations et les suppressions d’emplois devraient s’accélérer et où les profondes mutations de l’État percuteront l’ensemble des fonctionnaires et des missions.
En clair, la tentation sera forte pour les pouvoirs publics d’utiliser le suivi de compétences pour :
- imposer à des agent.e.s une « réorientation professionnelle », vers un autre service de la DGFiP ou une autre administration,
- maintenir, contre leur gré, des agent.e.s qui auraient voulu bénéficier d’une mutation choisie...
En 2016, Solidaires Finances Publiques avait introduit un recours devant le Conseil d’État qui avait obligé l'administration à retirer sa circulaire de mise en place du bilan de compétences, avant d'en proposer une nouvelle mouture dénommée « Suivi de compétences ».
N'ayant rien changé sur la philosophie du projet, ni sur son fond, mais en modifiant le caractère obligatoire par une invitation, la Direction Générale espère que ce nouveau dispositif sera mis en place sans opposition. Elle se trompe ! Solidaires Finances Publiques a de nouveau saisi le Conseil d’État sur le sujet, et a demandé au Directeur Général dans un courrier du 27 septembre de surseoir à la mise en place de ce dispositif, en attendant la décision du Conseil d’État. Ce courrier reste à ce jour sans réponse du DG.
Concernant les directions expérimentatrices dans la sphère du contrôle fiscal, lors du dernier groupe de travail « Contrôle fiscal », la Cheffe de bureau CF de la DG a confirmé que ce suivi de compétences n'avait aucun caractère obligatoire. Il faut savoir qu’aucun compte-rendu ne sera rédigé et qu’aucun recours n’est possible ! Certains collègues seront peut-être malheureusement contraints de s’y rendre : nous leur conseillons de noter les « compliments » et les éléments qui leur seront adressés.
Solidaires Finances Publiques, en cohérence avec les deux arguments précédents, appelle par conséquent les agent.e.s qui pourraient être convié.e.s à cet entretien à décliner l'invitation.
Les agent.e.s sollicité.e.s, peuvent par retour de l'invitation, y apposer une phrase type :
"Madame, Monsieur, J’exerce mes fonctions au quotidien dans votre service. Vous avez la capacité d’apprécier au quotidien mon niveau de collaboration et mes compétences. Vous avez donc la possibilité au quotidien de me faire part de vos remarques dans le cadre d’un échange contradictoire informel. De plus, ma participation à l’activité de votre service fait déjà l’objet d’une évaluation annuelle qui se concrétise par un compte-rendu que je peux éventuellement contester dans le cadre d’un dispositif réglementaire. Je vous informe donc, concernant le suivi de compétences, que je décline votre invitation à l'entretien"